À l'intérieur du dernier procès de Michael Jackson, celui avec 40 milliards de dollars en jeu

[Eddith]

Le roi de la pop est mort. Son médecin est en prison. Y a-t-il quelqu'un d'autre à blâmer ? Par Diane Dimond

Lorsque les jurés potentiels entreront dans la cour supérieure de Los Angeles mardi après les vacances de Pâques, 12 d'entre eux se retrouveront soudainement des acteurs clés dans le dernier rebondissement sensationnel de la saga Michael Jackson : un procès pour mort injustifiée qui promet de déterrer les plus sombres événements du défunt chanteur. moments, y compris son procès pour attentat à la pudeur en 2005; présenter le témoignage d'au moins un de ses enfants protégés ; et mettre à l'épreuve la nature même de l'héritage personnel de la star. Et tout cela avec 40 milliards de dollars sur la table.

C'est le montant que Katherine Jackson, la matriarche de 82 ans de la famille Jackson, demande à AEG Live, le promoteur de concerts qui a travaillé avec son fils sur sa tournée de retour malheureuse This Is It peu avant sa mort. C'est l'argent qu'elle pense que Michael aurait pu gagner au fil des ans s'il n'était pas décédé subitement le 25 juin 2009, à 50 ans.

Le prix est exagéré dans le vrai style Jackson, selon la plupart des experts. "C'est une ponction d'argent", a déclaré Marshall Hennington, avocat et stratège du procès basé à Los Angeles, au Daily Beast. « Quarante milliards ? Allez, il n'a jamais fait ça de son vivant, et nous connaissons la dette qu'il avait quand il est mort. C'est ce que font les avocats. Ils lancent ce genre de chiffres pour voir ce qu'ils peuvent vraiment obtenir.

Plusieurs des réclamations de Katherine Jackson contre AEG Live et sa société mère, Anschutz Entertainment Group, ont déjà été rejetées par la juge Yvette Palazuelos. Il ne reste qu'une seule plainte pour « embauche négligente », une accusation résumée succinctement dans les documents judiciaires : « Au moment de sa mort, Michael Jackson était sous les soins immédiats d'un médecin sélectionné par, engagé par et contrôlé par AEG. En effet, AEG a demandé et exigé que Michael Jackson soit traité par ce médecin particulier pour s'assurer que [Jackson] assisterait à toutes les répétitions et à tous les spectacles de la tournée. En raison des actions et des inactions d'AEG, trois enfants aimants ont perdu leur père.

Conrad Murray, le médecin mentionné dans la plainte, a été reconnu coupable d'homicide involontaire et condamné à quatre ans de prison en 2011 pour avoir administré à Jackson des doses massives d'anesthésique hospitalier Propofol, qui ont contribué à la mort du chanteur.

Essentiellement, les avocats de Mme Jackson soutiennent qu'en travaillant avec Murray, AEG a fait passer son désir de profit avant la santé et la sécurité de Michael Jackson et qu'il est décédé en conséquence, privant ses enfants de revenus futurs. En réponse, AEG soutient qu'il a toujours agi dans le meilleur intérêt de Jackson, mais que l'artiste ne pouvait tout simplement pas être sauvé de lui-même. Palazuelos a permis à la société d'évoquer le procès pour attentat à la pudeur de Jackson dans le cadre de sa défense, car cela pourrait être pertinent pour ses antécédents de toxicomanie et de dépression. (Jackson a été acquitté des 10 chefs d'accusation dans ce procès.)

Les deux enfants les plus âgés de la défunte star – Prince, qui a récemment eu 16 ans, et Paris, qui fêtera ses 15 ans le lendemain du début de la sélection du jury – ont déposé des dépositions dans l'affaire, et on s'attend à ce que l'un ou les deux témoignent au procès. Le dernier fils de Jackson, affectueusement appelé Blanket, a 10 ans.

Du côté d'AEG : aucune preuve claire n'est apparue prouvant que les organisateurs du concert savaient ce que faisait Murray. Peut-être plus important encore, il n'y a jamais eu de contrat signé entre Murray et AEG. Murray, à court d'argent, avait sauté sur l'offre de gagner 150 000 $ par mois pour s'occuper de Jackson, mais le fait demeure qu'il n'en a jamais vu un sou. Ni Jackson ni AEG ne l'ont jamais payé. Il sera certainement également révélé au procès que c'est Michael Jackson lui-même qui a amené Murray dans son cercle restreint. Les deux hommes se sont rencontrés il y a des années à Las Vegas, où les enfants Jackson étaient tombés malades du rhume et de la grippe. Leur père a demandé à des amis (en particulier, le Dr Tohme Tohme, qui figure sur la liste des témoins d'AEG) une recommandation médicale et est entré dans Murray. Les dirigeants d'AEG devraient témoigner que puisque les concerts de retour devaient avoir lieu à l'O2 Arena de Londres, ils avaient voulu qu'un médecin basé à Londres s'occupe de Jackson. En fin de compte, ils devront admettre qu'ils ont acquiescé au choix de Jackson.

D'un autre côté, AEG pourrait avoir du mal à expliquer une série de courriels internes que l'équipe de Jackson a collectés lors de la découverte, qui ont mystérieusement été divulgués au Los Angeles Times en septembre. Les e-mails montrent que les cadres supérieurs d'AEG Live étaient conscients de l'état physique et émotionnel fragile de Michael Jackson.

Le jour de la conférence de presse pour annoncer la tournée This Is It en mars 2009, le président d'AEG Live, Randy Phillips, était avec Jackson dans sa suite d'hôtel à Londres. Il a écrit un e-mail frénétique à son patron, le président d'AEG, Tim Leiweke, de retour à Los Angeles. «MJ est enfermé dans sa chambre ivre et découragé. J'essaie de le dégriser. C'est un gâchis émotionnellement paralysé, criblé de dégoût de soi et de doute maintenant que c'est l'heure du spectacle. Jackson est apparu à la conférence de presse avec plus de 90 minutes de retard, portant des lunettes noires et parlant d'une voix lente et brouillée. "Je veux juste dire que ce seront mes dernières représentations à Londres. Ce sera tout, et quand je dis que c'est ça, je veux vraiment dire que ce sera ça !" Et il s'est mis à rigoler.

À ce stade de sa carrière, Jackson n'avait pas eu de chanson à succès depuis plus d'une décennie et avait la réputation d'avoir des problèmes de toxicomanie. Néanmoins, AEG a conclu un accord contractuel avec Jackson qui lui a donné une somme d'argent considérable à l'avance et un manoir coûteux dans lequel vivre. En retour, Jackson a convenu que s'il ne se produisait pas, AEG pourrait légalement saisir ses actifs, y compris sa part du catalogue de chansons Sony/ATV avec ses futurs résidus lucratifs de chansons des Beatles, d'Aretha Franklin et de la famille Jackson, entre autres. . Il avait une dette d'environ 400 millions de dollars. La pression était au rendez-vous.

Ainsi, ce printemps-là, lorsque le directeur et chorégraphe de LA, Kenny Ortega, a signalé à la société que Jackson ne s'était pas présenté aux répétitions, les dirigeants d'AEG ont semblé paniquer. Ils ont eu une confrontation face à face au domicile de Jackson avec la star et Murray. La paire a promis une meilleure fréquentation. Mais les problèmes ont persisté et il semblait que la tournée de concerts à guichets fermés pourrait devoir être reportée - pour la deuxième fois.

Au cours de cette période, un e-mail du co-PDG d'AEG, Paul Gongaware, à Phillips disait en partie: "Nous assumons tous les risques." Cependant, Gongaware avait déjà eu des relations avec Jackson et il avait un plan pour gérer leur star peu coopérative. "Nous avons fait savoir à Mikey ce que cela lui coûterait en termes de gain d'argent … Nous ne pouvons pas être contraints d'arrêter cela, ce que MJ essaiera de faire parce qu'il est paresseux et change constamment d'avis pour répondre à ses besoins immédiats. " Cet e-mail et d'autres pourraient être au cœur de l'accusation de Katherine Jackson selon laquelle l'entreprise était au courant de l'impuissance de son fils et l'a fait pression au point qu'il a dû recourir au Propofol pour faire face à son insomnie chronique.

Mais l'équipe de Jackson pense probablement que son pistolet fumant se trouve dans un autre e-mail, celui-ci envoyé 11 jours avant la mort de Jackson, dans lequel Gongaware a écrit à Ortega : « Nous voulons rappeler à Murray que c'est AEG, pas MJ, qui paie son salaire. . Nous voulons lui rappeler ce qu'on attend de lui. Les appels à l'équipe juridique d'AEG concernant cet article n'ont pas été renvoyés, mais l'avocat principal Marvin Putnam a déclaré au Los Angeles Times en septembre : « Michael Jackson était un adulte... Et il est hautain de dire qu'il était incapable de s'occuper de ses propres affaires. .” Putnam a également déclaré que les e-mails divulgués au Times étaient incomplets d'une manière qui montrait délibérément l'entreprise sous un jour négatif.

Le Daily Beast a appris que l'équipe juridique d'AEG s'est concentrée sur la documentation des mauvais comportements passés de Michael Jackson pour montrer que sa propre famille n'a pas été en mesure d'arrêter ses actes autodestructeurs. En octobre, Putnam et son associé Adam Hunt se sont rendus en Pennsylvanie pour interviewer l'auteur Stacy Brown . Brown, un ancien ami de la famille Jackson, a travaillé avec le frère de Michael, Jermaine, sur un livre révélateur diffusé dans les maisons d'édition de New York en 2001 et 2002, mais jamais publié. Intitulé Legacy: Surviving the Best and the Worst , c'était un regard d'une franchise choquante sur ce que la famille pensait de son membre le plus célèbre et de ses problèmes avec les jeunes garçons et diverses substances.

Brown dit que les avocats d'AEG se sont concentrés sur ce passage, écrit dans la voix de Jermaine : "La consommation de drogue de Michael, j'en ai peur, fera partie de son héritage et nous ne pouvons plus rien faire pour le cacher. Le Demerol, le vicodin, le percocet, la codéine, la cocaïne, le Jack Daniels, le vin. Sait-il vraiment ce qu'il fait avec ces enfants ? ... [I] c'est quelque chose qui préoccupe cette famille depuis plus de deux décennies. (Jermaine Jackson n'a pas répondu aux demandes de commentaires.)

Les avocats d'AEG ont posé des questions répétées, selon Brown, pour savoir si la famille avait déjà tenté de forcer Michael à régler ses problèmes. "Je leur ai dit qu'à ma connaissance, il y avait eu au moins trois interventions", a déclaré Brown. Les avocats semblaient particulièrement intéressés par celui qui s'est déroulé à New York en décembre 2001. « Katherine et Jermaine m'ont dit que les paroles de MJ étaient : 'Laissez-moi tranquille. Je serai mort dans un an. Et là, il a ordonné à son équipe de sécurité de ne plus jamais permettre à sa famille de s'approcher de lui, sinon ils chercheraient d'autres emplois. Brown a déclaré à l'équipe AEG qu'il ne voulait pas témoigner au procès. "Je ne veux tout simplement plus être dans la même pièce que ces gens", a-t-il déclaré. Les avocats d'AEG pourraient l'assigner à comparaître.

Katherine Jackson, confrontée à un autre procès entraînant sa famille dans une boue très publique, y compris les détails du procès salace pour pédophilie de son fils, pourrait-elle chercher à protéger ses petits-enfants du désagrément et accepter de régler à l'amiable ? Après tout, les enfants ont déjà la garantie d'une succession d'environ un milliard de dollars en raison d'un pic post-mortem des ventes de musique, de films et de livres de Jackson.

"Régler? J'en doute », déclare l'avocat Hennington. "AEG ne cédera probablement jamais. Ils prévoient de montrer qu'ils ont fait tout ce qui était humainement possible pour sauver Michael Jackson de lui-même. MJ était le pire ennemi de MJ.

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RIP Michael