Dangerous remembered by Teddy Riley

par Eddith Sam 26 Nov 2022 - 21:35

Dans une interview réalisée en 2008, le producteur Teddy Riley - membre de Guy et Blackstreet et largement reconnu comme l'initiateur du nouveau jack swing - a parlé de son travail avec Jackson sur Dangerous, donnant un aperçu révélateur de la façon dont le King Of Pop fonctionnait quand il était en studio. C'est le jour idéal pour rééditer cette interview.

"J'ai reçu l'appel pour produire des morceaux sur Dangerous de Michael Jackson vers 1991", commence Riley, comme s'il se souvenait d'une conversation téléphonique avec un télévendeur – ce n'est pas comme si cela se produisait tous les jours !

"Non, ce n'est certainement pas le cas", avoue Riley, réfléchissant à l'ampleur du sujet. Mais étant un disque de Michael Jackson, Dangerous allait toujours se vendre, n'est-ce pas ? Alors, où est la pression ?

« Il y avait plus de pression », dit-il. «Je ne voulais pas être celui qui a laissé tomber Michael. Et je suis tellement reconnaissant que ce ne soit pas le cas. Heureusement, il est devenu un succès, vendant environ 34 millions de disques, je pense.

Teddy n'est pas prompt à comparer Dangerous au reste du canon gigantesque de Jackson pour changer le monde, mais admettra que c'était ce qu'il considère comme son "dernier grand disque" : "Ce n'est pas une comparaison avec Thriller", déclare Riley. . "Thriller est un album massif, Bad est un gros album, mais Dangerous se situe au milieu."

Le camp Jackson voulait un producteur à l'écoute de la rue. Ce n'était pas comme si la nouvelle merveille de MTV pouvait être exploitée à nouveau comme avec Thriller. Ce dont Jackson avait besoin, c'était d'un son «chaud» et d'un producteur qui comprenait ce dont l'icône avait besoin pour éviter de devenir hors de propos dans le sillage des dizaines de jeunes artistes qui se présentaient pour remplir le gant à paillettes de Jackson.

« Pour Dangerous, j'ai ramené le RnB à Michael dans sa forme la plus simple ; RnB et Funk », explique Riley. "Nous l'avons enregistré en Californie, chez Record One, puis nous nous sommes retrouvés aux studios Larrabee. J'utilisais beaucoup de matériel vintage pour obtenir le son dont nous avions besoin. Les anches et les SSL XL étaient principalement les planches que nous utilisions - j'ai toujours préféré le vintage au numérique. C'est bien mieux… beaucoup plus chaud.

Scannez le générique de Dangerous et vous verrez que Jackson reçoit beaucoup de cotisations de coproduction : "Sur chaque album que Michael fait, il a une sorte de contribution", dit Riley, "donc cela ne me dérangeait pas qu'il obtienne une coproduction". -production." Eh bien, vous ne pouvez pas exactement dire au roi de la pop qu'il ne peut pas, n'est-ce pas ?

Dangereux morceau par morceau avec Teddy Riley :

1 Jam

"Jam était un morceau pour lequel Michael avait eu l'idée. Il m'a dit de voir ce que je pouvais en faire alors je l'ai pris et j'ai créé d'autres instruments et j'ai reproduit le disque - et il a adoré.

"C'est ainsi que cela a fonctionné la plupart du temps. Il arrivait avec une idée et je la développais en studio. Il me l'a acheté en tant que DAT, et il m'a dit qu'il y avait des choses qu'il voulait faire, et je les ai faites. C'était mon idée de faire jouer le rappeur Heavy D là-bas aussi. Il était le rappeur préféré de Michael à l'époque.

2 Why You Wanna Trip on Me

"L'élément dont je suis le plus fier dans cette chanson est mon jeu de guitare. Je pensais qu'il [Jackson] allait demander à une autre personne de jouer dessus, mais il voulait que je joue bien ! C'était quelque chose de spécial pour moi. J'utilisais une guitare acoustique Ovation.

"La chanson entière n'a pas pris longtemps à produire, en fait. Je pense que la partie la plus longue a été de tout écrire et de tout formater. Il n'y a pas non plus de supercherie en studio, vraiment. Quand vous faites de l'analogique, c'est à peu près, vous savez, tout enregistrer sur bande, vous savez ? Il fait très chaud. C'est essentiellement ça.

3 In The Closet

"Maintenant, In the Closet était quelque chose que Michael a inventé, et il est sorti exactement comme il voulait que le morceau soit. Il mettait en quelque sorte sa voix sur un dictaphone quand il était dans une autre pièce. Il enregistrait souvent les voix sur un dictaphone et les emmenait en studio, puis voyait comment tout cela fonctionnerait.

"C'est une partie du matériel le plus explicite de Michael là-bas, en termes de contenu lyrique [rires] ! Mais cela ne vous a pas surpris à l'époque. Non pas du tout."

4 She Drives Me Wild

"Mon plus grand souvenir de cet enregistrement était que nous utilisions tous les sons de voiture comme sons de batterie et que le résultat était parfait. Je ne suis pas allé sur le terrain pour enregistrer de vrais sons de voiture et les ramener au studio - j'avais un CD d'échantillons qui était vraiment cool. Ce n'était pas quelque chose que j'avais fait auparavant; c'était la première fois que je cherchais des sons inhabituels à la place de la batterie.

5 Remember The Time

"L'une des plus grandes choses avec lesquelles Michael m'a vraiment surpris sur l'album Dangerous a été sa délivrance vocale sur Remember The Time. Cela m'a vraiment époustouflé. Je suis venu au projet avec cette piste. C'était le son auquel je pensais pour cet album. En gros, c'était le son que je voulais sur Dangerous et il l'aimait – il l'aimait depuis le début. Je décrirais ce son comme, vraiment, comme le son New Jack Swing.

"Les éléments de cette chanson qui lui donnent ce son New Jack Swing sont ceux que j'ai utilisés lorsque j'ai enregistré avec Guy et Bobby Brown pour en faire le pionnier. Un peu comme les échantillons tordus que j'ai apportés. Il n'y avait pas d'échantillons d'autres personnes là-dessus; ce que j'ai fait, c'est créer les sons moi-même – j'ai échantillonné moi-même. Je jammais juste avec un riff et je pensais: «C'est un peu cool là-bas…» Ouais, ça a vraiment beaucoup apporté du côté de la production. Ça a marché."

6 Can’t Let Her Get Away

"C'était principalement à partir d'un CD d'échantillons que je viens de créer moi-même, et cela m'a un peu rappelé le son de James Brown. Je pouvais le sentir. J'ai pensé que j'apporterais une ombre de la grandeur du son de la production de James Brown à cela.

"J'ai fait le CD d'échantillons moi-même - c'était moi qui jouais des instruments, puis je les mettais en boucle et je les faisais traîner pour des projets potentiels. À l'époque, je les avais juste traînés et je ne les avais pas utilisés… Mais je voulais vraiment les utiliser !

"Tout au long de l'album, j'ai sorti beaucoup de CD que j'avais traînés, tous joués par moi-même. Je suis un multi-instrumentiste.

7 Heal The World

«Cela a de forts enjeux mondiaux – c'était une grande chanson. Je ne l'ai pas produit cependant, tout ce que j'ai fait à cette chanson était de la compléter.

«Heal The World avait beaucoup plus d'instruments dessus avant que j'y arrive. Je pensais qu'il fallait des choses différentes qui plairaient vraiment. J'ai fait pas mal de percussions là-bas. J'ai fait ça là-bas pour apporter quelque chose de plus au mix.

8 Black or White

"Encore une fois, je n'ai pas produit cela. Mais encore une fois, j'ai ajouté les percussions à la piste. J'ai utilisé des percussions en bois - des cloches de vache, des shakers et des choses comme ça. Le producteur Bill Bottrell avait une boîte à rythmes EIII jouant des boucles. Je me suis assis avec la piste pendant un moment, puis j'ai dit: "OK, c'est une bonne piste". Mais ce dont il a besoin, c'est de l'instrumentation ». Il y avait les guitares et Slash de Guns N 'Roses mais j'ai pensé que si ça devait jouer en live et en acoustique, alors nous aurions besoin d'ajouter des percussions acoustiques. C'était le cas où je trouvais les morceaux très studio et je voulais leur ajouter du funk en direct.

9 Who Is It

"Cela me rappelle tellement Dirty Diana. Je pense qu'il a retrouvé ce son sur cette chanson. Vous savez, je pense qu'il est retourné à ses racines d'enregistrement avec cette chanson pour enregistrer un morceau incroyable. Je pensais qu'il faudrait quelqu'un comme Quincy Jones [qui a produit Dirty Diana] pour vraiment mettre en place un morceau incroyable comme celui-là. Je pensais qu'il faudrait quelqu'un comme Quincy pour obtenir ce son, mais Michael l'a trouvé.

"C'était vraiment difficile pour moi de suivre les traces de Quincy Jones. Il a laissé de grands pas ! Il a entendu cet album et il m'a vraiment fait un super compliment sur ma production. Il l'a entendu avant sa sortie et il a dit que c'était un chef-d'œuvre et qu'il était prêt à sortir.

«Michael prenait tellement de temps et il a fait venir Quincy pour l'entendre – il était comme un contrôleur de qualité pour Michael. Si Michael avait la chance, il continuerait à travailler sur des chansons pour toujours.

10 Give In To Me

"Bill Bottrell a réalisé une excellente production sur cette piste. Parce qu'il avait sa main là-dedans, ça a fini par sonner parfaitement. Il avait la touche magique et avait tout bien nivelé. Il le fait depuis si longtemps. Il est le meilleur avec les microphones et sait où placer les instruments sur la piste. Il est vraiment bon.

« J'aime aussi Bruce Swedien qui a mixé quelques morceaux sur cet album. Je n'avais jamais travaillé avec Brucey avant ça. Mais je le demande toujours en tant qu'ingénieur après avoir travaillé avec lui là-dessus.

11 Will You Be There

"C'est encore Michael. Amener un chœur vocal sur le morceau a été un coup de génie. C'est quelque chose que j'envisagerais de faire depuis que je l'ai entendu le faire. C'est aussi une longue chanson, une grande partie de cet album se déroule vraiment. Cela atteint presque huit minutes, je pense - ce n'est pas un montage radio percutant ! Oui, c'est long mais ça s'est très bien passé pour l'album. Beaucoup de chansons de l'album sont longues. C'est ce qui fait l'album je pense.

12 Keep The Faith

"J'admire vraiment le travail qui a été réalisé sur ce morceau. Tout ce que Michael fait, je peux l'admirer. Cela ne vous rappelle vraiment aucune de ses autres chansons; celui-ci est un peu différent de ses morceaux habituels mais il se démarque. Michael est toujours innovant. Avec ce morceau, je pense juste qu'il est allé dans une autre direction en raison de la structure du morceau et des instruments utilisés. Eh bien, ça et lui travaillant avec Glen Ballard avec l'écriture dessus – ils sont en quelque sorte allés de l'avant avec ce morceau.

13 Gone Too Soon

« Une autre piste innovante. Je pense qu'il essayait de se réinventer et de devenir plus crédible ; plus commercial et il y parvient ici. Cela me rappelle une version plus mondaine de She’s Out Of My Life. Avec cet album, il fait allusion à ses chansons passées tout en essayant de se réinventer.

14 Dangerous

«Dangerous parlait d'une femme qui était tellement au-delà, vous savez, au-delà de la meilleure fille avec qui il ait jamais été. C'était le nom de l'album, alors nous avons pensé à faire une chanson appelée Dangerous, et Michael a trouvé le crochet. Alors j'ai dit: "Laissez-moi entrer dans la musique". Je suis allé dans mon labo et j'ai assemblé la piste.

« Le morceau a évolué : Michael est venu avec le crochet, j'ai fait la musique et ensuite nous avons finalisé la chanson. Nous avons utilisé une boîte à rythmes, l'Akai MPC-60, et beaucoup de sons et d'échantillons que j'avais sur mes CD d'échantillons. Il n'y a pas de science là-dedans, je me sens juste à travers la production. Je sens toujours mon chemin – je ne fais jamais rien de pareil.

Et Riley s'est rappelé comment c'était de travailler avec Michael Jackson :

"Nous avons parlé régulièrement avant que je produise l'album et il a décrit tout ce qu'il recherchait, en termes de son. Il a sorti une de mes chansons de l'album Guy, que je chante, et il a dit qu'il voulait ce son. Il voulait quelque chose qui conduisait comme ça.

"Il m'a toujours poussé à être différent, innovant et fort. Il était exigeant et nous travaillions longtemps sur des chansons ; nous devions toujours trouver le bon mélange. Nous avions les éléments, mais nous devions trouver le bon mélange.

«Avec les sessions, il passait beaucoup de temps à faire du chant et parfois il le faisait tout seul. Je n'avais même pas besoin d'être là à chaque session, car il aime faire des choses tout seul. Il était une inspiration avec qui travailler. J'ai en quelque sorte appris sa façon de travailler et je suis resté fidèle à cette formule - il a donc changé ma façon de travailler sur la production avec les artistes.

"Depuis le projet Dangerous, j'ai appris à écrire avant même d'aborder une chanson sur bande. L'écriture doit être correcte, tu sais ? Parfait. Avant même de commencer.Publicité

"Il est difficile de distinguer les éléments les plus forts de l'album. Est-ce ma musique ou ses paroles ? Au final, je dirais que c'est les deux. Il n'y avait rien de plus faible que l'autre. C'est pourquoi c'était un album si parfait et un si gros vendeur.

MJVibe

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