Michael Jackson : "Un enfant déboussolé au centre de la gloire mais à mille lieux du bonheur"
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Michael Jackson : "Un enfant déboussolé au centre de la gloire mais à mille lieux du bonheur"
Voici l'analyse d'un ancien document télévisé concernant Michael, que nous livre Elusive Shadow :)
En 1992, le guide de programmes télévisés HÖRZU, en Allemagne, publie un court reportage dans lequel la journaliste Sabine Wagner raconte sa brève rencontre avec Michael Jackson. De son récit se dégage d'abord un sentiment d'étrangeté, comme si cet instant se déroulait hors du temps, dans un univers parallèle où Michael Jackson est perçu comme un être intouchable, presque irréel, dont elle épie les moindres gestes... Peu à peu, les préjugés s'évanouissent et l'homme se dévoile dans sa fragilité, ouvrant une fenêtre fugace sur sa vulnérabilité.
"Sa vie est une course folle. Néanmoins, HÖRZU l'a rencontré. De près. Un enfant de 33 ans, immensément riche... et immensément triste. Une rencontre fantomatique sous la pluie.
Brühl, aux portes de Cologne, à Phantasialand (Note : parc d'attractions). Il est 18h30, les imposantes grilles de fer se ferment sur les derniers visiteurs. En silence, un petit groupe d'employés se rassemblent devant une réplique de la porte de Brandebourg. Quelque part, quelqu'un parle dans un talkie-walkie. Dehors, accrochés à la clôture, les photographes sont agglutinés en rangs serrés, leurs objectifs braqués sur nous comme des canons. Si Dieu se mettait à descendre sur Terre maintenant, ce serait à peine plus passionnant ! Mais pour le moment, il nous envoie l'un de ses suppléants extraterrestres : dans quelques minutes, Michael Jackson, la plus timide des superstars américaines, va arriver.
18h45. Lentement, un cortège de voitures se dirige vers nous. Trois Mercedes 500 SEL noires rutilantes, un minivan rouge foncé et un car. Tous ont des vitres teintées et des numéros d'immatriculation anglais. En temps normal, celui qui se met en quête d'une rencontre avec le fantôme de la scène pop atterrit directement dans un cul-de-sac. Il n'accorde pas d'entrevue, il ne donne pas d'interviews. Les demandes d'autographes sont mal vues. Le manager et les gardes du corps - douze hommes de couleur balèzes ayant chacun une tonne de muscles - protègent Jackson et les stigmates de ses huit opérations du visage de toute curiosité mal placée. A la perfection et sans pitié. Avec brutalité, aussi, quand il le faut.
L'homme, qui suscite l'enthousiasme de millions de fans, se tient soudain en personne devant moi. A cet instant, tous les sosies sembleraient plus authentiques que le milliardaire "Roi de la Pop" lui-même. Son pantalon de velours noir tombe sur ses hanches maigres. Son nez est pointu, ses lèvres minces sont maquillées en harmonie avec sa chemise rouge, sous laquelle ses épaules légèrement voûtées semblent frêles. Ses fines boucles émergent de son chapeau noir et s'enroulent contre ses joues pâles. Ses lunettes miroir empêchent de distinguer son regard. Quelque 90 personnes faisant partie de l'équipe de sa tournée et, comme toujours, bon nombre d'enfants, l'accompagnent. Pendant quatre heures, Michael Jackson visite le parc d'attractions.
Pendant un spectacle de variétés durant 45 minutes, je suis assise deux rangées derrière lui. Suffisamment près pour l'observer : il se masse le cou, distribue des bonbons à la menthe, rit bruyamment, tape des mains spontanément, explique les tours de magie à ceux qui l'accompagnent et rassure les plus jeunes quand ils sont effrayés par les cris stridents provenant de la scène.
La question qui me taraude est la suivante : cet homme de 33 ans, dont on raconte que son père carriériste a chassé son enfance à coups de fouet, a-t-il besoin de la présence d'enfants pour rattraper ce dont il a été privé ? Réponse ou simple coïncidence : en quittant le théâtre, Jackson enfile un blouson de cuir rouge ; au dos figure le portrait de Peter Pan, le petit garçon qui ne voulait pas devenir adulte.
Entre temps, il s'est mis à pleuvoir des cordes. Une voiture électrique conduit malgré tout l'invité du jour à travers le parc. Soudain, je me retrouve face à lui. Surpris par cette présence inattendue, il me dévisage. Je vois l'expression embarrassée de son visage figé. Et me retrouve incapable de lui adresser la parole. Pendant plusieurs secondes douloureusement longues, je reste muette. Puis ses lèvres minces esquissent un sourire. Un garde du corps m'attrape par le bras et me tire sur le côté : "Gardez vos distances ! Michael n'aime pas ce genre de choses !" Une véritable armoire à glace. Ses soupçons me poursuivront encore un bon moment.
Deux heures plus tard : Jackson a semé son équipe et visiblement, il se sent revivre. Sous la pluie, moi et le photographe lui courons après à travers le parc, que l'on arpente dans tous les sens. Nous finissons par le rattraper près d'un vieux manège à vapeur. Vivement éclairé, celui-ci tourne dans le crépuscule. Il tourne encore pour Michael Jackson, qui est juché sur une balançoire. Et pour moi. Je suis assise dans une nacelle. Juste au-dessus de moi ses pieds, qui bougent mécaniquement au rythme de la valse.
Peu de temps après, le miracle se produit : l'homme, qui donne l'impression d'avoir utilisé un puissant désinfectant en guise d'après-rasage, se dirige vers moi. Ses longs doigts se posent prudemment sur ma main. Ma peau est clairement plus sombre que la sienne. Gentiment, il saisit mon feutre et inscrit son nom sur le CD que je lui ai présenté. On entend des cris de joie à quelques centaines de mètres. Des fans se bousculent près d'une clôture en poussant des hurlements. L'air horrifié, il porte ses index à ses oreilles et se rue à l'intérieur de la "Casa Magnetica". Je me tiens près de lui. Et je vois sous mes yeux la vérité : sa peau est plus lisse que ce à quoi je m'attendais. Sous l'effet de la fébrilité, ses joues se sont maintenant empourprées. Non, près de moi ne se tient pas un monstre psychopathe en silicone. Près de moi se tient un enfant déboussolé, au centre de la gloire mais à mille lieux du bonheur.
Tout à coup, il se met à parler, en articulant distinctement : "Les gens crient tellement fort qu'ils me font peur". L'espace d'un instant, j'ai l'impression que ce n'est pas à moi qu'il s'adresse car il regarde fixement droit devant lui. Seule sa tête est légèrement penchée dans ma direction. "Les jeunes vous aiment", ai-je murmuré banalement, simplement pour dire quelque chose. "Pourquoi crient-ils alors ? Je n'aime pas ça, ça me fait peur", répète-t-il. C'est alors que je lui demande : "Pourquoi êtes-vous malheureux ?" La réponse est sortie de ses lèvres serrées : "Je ne suis jamais seul"... Puis il replonge dans son mutisme et s'éloigne un peu de moi.
Soudain, tout s'accélère. Alors que nous quittons la maison (Note : la "Casa Magnetica" est une maison qui présente différentes illusions d'optique), les gardes du corps s'interposent entre nous. Le mécontentement se lit sur leurs visages : nous nous approchés trop près de leur patron. Et pendant que la superstar disparaît dans une boutique de cadeaux, nous prenons la poudre d'escampette.
Cette nuit-là, nous avons revu Michael Jackson encore une fois. Vers une heure du matin, une silhouette sombre avec un chapeau s'est profilée à la fenêtre éclairée de sa chambre d'hôtel. Passant totalement inaperçue. Ses fans se sont glissés depuis bien longtemps dans leurs sacs de couchage sur la pelouse. Michael Jackson se tient là, immobile, pendant plusieurs minutes. Les Dieux ne dorment pas, les Dieux veillent seuls".
Sources : ElusiveShadow.com / Hörzu
En 1992, le guide de programmes télévisés HÖRZU, en Allemagne, publie un court reportage dans lequel la journaliste Sabine Wagner raconte sa brève rencontre avec Michael Jackson. De son récit se dégage d'abord un sentiment d'étrangeté, comme si cet instant se déroulait hors du temps, dans un univers parallèle où Michael Jackson est perçu comme un être intouchable, presque irréel, dont elle épie les moindres gestes... Peu à peu, les préjugés s'évanouissent et l'homme se dévoile dans sa fragilité, ouvrant une fenêtre fugace sur sa vulnérabilité.
"Sa vie est une course folle. Néanmoins, HÖRZU l'a rencontré. De près. Un enfant de 33 ans, immensément riche... et immensément triste. Une rencontre fantomatique sous la pluie.
Brühl, aux portes de Cologne, à Phantasialand (Note : parc d'attractions). Il est 18h30, les imposantes grilles de fer se ferment sur les derniers visiteurs. En silence, un petit groupe d'employés se rassemblent devant une réplique de la porte de Brandebourg. Quelque part, quelqu'un parle dans un talkie-walkie. Dehors, accrochés à la clôture, les photographes sont agglutinés en rangs serrés, leurs objectifs braqués sur nous comme des canons. Si Dieu se mettait à descendre sur Terre maintenant, ce serait à peine plus passionnant ! Mais pour le moment, il nous envoie l'un de ses suppléants extraterrestres : dans quelques minutes, Michael Jackson, la plus timide des superstars américaines, va arriver.
18h45. Lentement, un cortège de voitures se dirige vers nous. Trois Mercedes 500 SEL noires rutilantes, un minivan rouge foncé et un car. Tous ont des vitres teintées et des numéros d'immatriculation anglais. En temps normal, celui qui se met en quête d'une rencontre avec le fantôme de la scène pop atterrit directement dans un cul-de-sac. Il n'accorde pas d'entrevue, il ne donne pas d'interviews. Les demandes d'autographes sont mal vues. Le manager et les gardes du corps - douze hommes de couleur balèzes ayant chacun une tonne de muscles - protègent Jackson et les stigmates de ses huit opérations du visage de toute curiosité mal placée. A la perfection et sans pitié. Avec brutalité, aussi, quand il le faut.
L'homme, qui suscite l'enthousiasme de millions de fans, se tient soudain en personne devant moi. A cet instant, tous les sosies sembleraient plus authentiques que le milliardaire "Roi de la Pop" lui-même. Son pantalon de velours noir tombe sur ses hanches maigres. Son nez est pointu, ses lèvres minces sont maquillées en harmonie avec sa chemise rouge, sous laquelle ses épaules légèrement voûtées semblent frêles. Ses fines boucles émergent de son chapeau noir et s'enroulent contre ses joues pâles. Ses lunettes miroir empêchent de distinguer son regard. Quelque 90 personnes faisant partie de l'équipe de sa tournée et, comme toujours, bon nombre d'enfants, l'accompagnent. Pendant quatre heures, Michael Jackson visite le parc d'attractions.
Pendant un spectacle de variétés durant 45 minutes, je suis assise deux rangées derrière lui. Suffisamment près pour l'observer : il se masse le cou, distribue des bonbons à la menthe, rit bruyamment, tape des mains spontanément, explique les tours de magie à ceux qui l'accompagnent et rassure les plus jeunes quand ils sont effrayés par les cris stridents provenant de la scène.
La question qui me taraude est la suivante : cet homme de 33 ans, dont on raconte que son père carriériste a chassé son enfance à coups de fouet, a-t-il besoin de la présence d'enfants pour rattraper ce dont il a été privé ? Réponse ou simple coïncidence : en quittant le théâtre, Jackson enfile un blouson de cuir rouge ; au dos figure le portrait de Peter Pan, le petit garçon qui ne voulait pas devenir adulte.
Entre temps, il s'est mis à pleuvoir des cordes. Une voiture électrique conduit malgré tout l'invité du jour à travers le parc. Soudain, je me retrouve face à lui. Surpris par cette présence inattendue, il me dévisage. Je vois l'expression embarrassée de son visage figé. Et me retrouve incapable de lui adresser la parole. Pendant plusieurs secondes douloureusement longues, je reste muette. Puis ses lèvres minces esquissent un sourire. Un garde du corps m'attrape par le bras et me tire sur le côté : "Gardez vos distances ! Michael n'aime pas ce genre de choses !" Une véritable armoire à glace. Ses soupçons me poursuivront encore un bon moment.
Deux heures plus tard : Jackson a semé son équipe et visiblement, il se sent revivre. Sous la pluie, moi et le photographe lui courons après à travers le parc, que l'on arpente dans tous les sens. Nous finissons par le rattraper près d'un vieux manège à vapeur. Vivement éclairé, celui-ci tourne dans le crépuscule. Il tourne encore pour Michael Jackson, qui est juché sur une balançoire. Et pour moi. Je suis assise dans une nacelle. Juste au-dessus de moi ses pieds, qui bougent mécaniquement au rythme de la valse.
Peu de temps après, le miracle se produit : l'homme, qui donne l'impression d'avoir utilisé un puissant désinfectant en guise d'après-rasage, se dirige vers moi. Ses longs doigts se posent prudemment sur ma main. Ma peau est clairement plus sombre que la sienne. Gentiment, il saisit mon feutre et inscrit son nom sur le CD que je lui ai présenté. On entend des cris de joie à quelques centaines de mètres. Des fans se bousculent près d'une clôture en poussant des hurlements. L'air horrifié, il porte ses index à ses oreilles et se rue à l'intérieur de la "Casa Magnetica". Je me tiens près de lui. Et je vois sous mes yeux la vérité : sa peau est plus lisse que ce à quoi je m'attendais. Sous l'effet de la fébrilité, ses joues se sont maintenant empourprées. Non, près de moi ne se tient pas un monstre psychopathe en silicone. Près de moi se tient un enfant déboussolé, au centre de la gloire mais à mille lieux du bonheur.
Tout à coup, il se met à parler, en articulant distinctement : "Les gens crient tellement fort qu'ils me font peur". L'espace d'un instant, j'ai l'impression que ce n'est pas à moi qu'il s'adresse car il regarde fixement droit devant lui. Seule sa tête est légèrement penchée dans ma direction. "Les jeunes vous aiment", ai-je murmuré banalement, simplement pour dire quelque chose. "Pourquoi crient-ils alors ? Je n'aime pas ça, ça me fait peur", répète-t-il. C'est alors que je lui demande : "Pourquoi êtes-vous malheureux ?" La réponse est sortie de ses lèvres serrées : "Je ne suis jamais seul"... Puis il replonge dans son mutisme et s'éloigne un peu de moi.
Soudain, tout s'accélère. Alors que nous quittons la maison (Note : la "Casa Magnetica" est une maison qui présente différentes illusions d'optique), les gardes du corps s'interposent entre nous. Le mécontentement se lit sur leurs visages : nous nous approchés trop près de leur patron. Et pendant que la superstar disparaît dans une boutique de cadeaux, nous prenons la poudre d'escampette.
Cette nuit-là, nous avons revu Michael Jackson encore une fois. Vers une heure du matin, une silhouette sombre avec un chapeau s'est profilée à la fenêtre éclairée de sa chambre d'hôtel. Passant totalement inaperçue. Ses fans se sont glissés depuis bien longtemps dans leurs sacs de couchage sur la pelouse. Michael Jackson se tient là, immobile, pendant plusieurs minutes. Les Dieux ne dorment pas, les Dieux veillent seuls".
Sources : ElusiveShadow.com / Hörzu
Dernière édition par Captain Eo le Mer 5 Jan 2011 - 22:45, édité 1 fois
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Séb.
"Et dans mes petits points sanglants d'où pendaient quatres ailes dorées, je haussais vers le ciel la gloire de mon père en face du soleil couchant." - Marcel Pagnol
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Localisation : Ocean Way Studios
Re: Michael Jackson : "Un enfant déboussolé au centre de la gloire mais à mille lieux du bonheur"
Je ne sais pas quoi penser de ce témoignage....
Il est raconté comme une chasse à l'homme.
On se rend compte de sa solitude mais je le trouve un peu péjoratif sur l'image de MJ.
Il est raconté comme une chasse à l'homme.
On se rend compte de sa solitude mais je le trouve un peu péjoratif sur l'image de MJ.
joey- Admin
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Re: Michael Jackson : "Un enfant déboussolé au centre de la gloire mais à mille lieux du bonheur"
C'est un article d'une grande richesse, qui montre ce que Michael a pu endurer et nous en fait prendre conscience, une fois de plus. Mais il faut le lire, je pense, avec du recul quant à certaines formulations. :oui:
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Séb.
"Et dans mes petits points sanglants d'où pendaient quatres ailes dorées, je haussais vers le ciel la gloire de mon père en face du soleil couchant." - Marcel Pagnol
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